Le ridicule ne tue pas: A la découverte d'une propagande d'extrême droite

Informer, c'est bien. Être crédible, c'est mieux!

Internet offre d’innombrables possibilités à tous. Ainsi, il nous est désormais possible d’avoir accès à des informations que nos presses « politisées » ne nous auraient pas forcément fournies. Malheureusement, Internet permet également de diffuser un peu tout et son contraire et les sites d’informations peu fiables pullulent de plus en plus. Vous y avez sûrement eu déjà affaires, surtout si vous êtes présents sur les réseaux sociaux (Facebook par exemple, pour ne citer que lui). Un(e) ami(e), un(e) copain(e), un(e) connaissance etc, partage une information sur Facebook. Bien (trop) souvent, l’on pense que cette info est vraie (bin oui, si c’est sur Facebook, si c’est bien écrit [ou pas], si c’est lu/commenté par une forte audience et patati et patata) et on repartage (en s’exclamant ou tentant de montrer notre désapprobation). Malheureusement tout le monde ne pense pas à vérifier l’information donnée qui peut être :

• Vraie
• Vraie mais plus d’actualité
• Sortie du contexte
• Fausse (et ça, dieu sait qu’il y en a sur les réseaux sociaux)

Le vrai problème c’est que bien souvent, quand il y a un lien qui renvoi à l’information, on a tendance à croire que c’est véridique. Bin oui, si un média le dit… Le problème, c’est que ce média, parfois, personne ne le connait. C’est le cas de l’exemple que nous allons vous donner avec le site fdesouche.com. De prime abord, en arrivant sur ce site, vous pensez arriver sur un site d’information. Tout y est bien présenté (menus distincts, articles, lien vers les fameux réseaux sociaux et tutti quanti) et paraît véridique. Normal, une part est véridique, une autre l’est beaucoup moins (les plus beaux mensonges ont une part de vérité). Un simple clic sur les MENTIONS LEGALES fait, déjà, chuter les aprioris : Il devrait s’agir d’information, en français, portant sur le monde et la France, pourtant tout est sensé se trouver à New Delhi, en Inde. Bon, soit, c’est sûrement l’hebergeur internet… Mais aucune trace d’une adresse postale, d’un nom, ou d’une quelconque information en rapport avec le média. A se demander qui se cache derrière Fdesouche… Quoi qu’un nom pareil semble renvoyer à ‘’français de souche’’, mais bon, c’est sûrement notre esprit critique qui prend le dessus… Histoire d’en avoir le cœur net, sélectionnons deux thèmes ‘’sensibles’’ : les étrangers en général et les migrants en particuliers.

Leur nombre augmente en raison de la crise migratoire. Pris en charge par les départements, ils représentent aujourd’hui entre 10 % et 20 % des jeunes suivis par l’aide sociale à l’enfance.

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Voila comment se présente le titre et le sous-titre du premier article tel qu’il apparait le 30 mai 2016. Le reste renvoi vers un lien du Figaro mais les fait sont là, le titre n’est pas le même et on pointe clairement des étrangers du doigt. Alors certes l’articles, avant de renvoyer au Figaro, prend bien soin de donner les mêmes chiffres que le média national (notamment d’un point de vue financier) mais le but est bien de montrer que les jeunes étrangers « coûtent ». Or, a contrario, on pourrait également dire que 80 % à 90 % des jeunes suivis par l’aide sociale à l’enfance sont français mais là, d’un coup, ça le fait moins, non ?...

On vous a, bien sûr, gardé le meilleur pour la fin, avec ce second article (toujours écrit par le même Horatius):

Paris : les migrants demandent désormais de la viande halal et des plats plus épicés

"Il est vrai que les barquettes sous vide servies ici en guise de repas ne sont pas toujours au goût de ces hommes originaires du Soudan, de Somalie, d’Érythrée, d’Afghanistan ou de Libye. Une salariée d’Emmaüs confirme : « Ils veulent en plus de la viande halal, et on ne peut pas leur en fournir. On essaye d’épicer les plats, mais ça ne convient pas toujours. » On est bien loin des revendications d’hier… Du temps où 1 300 personnes s’entassaient ici, se partageant deux toilettes par étage et trois douches au total, et où les bagarres et les nuisances sonores rythmaient le quotidien des occupants »".

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Diantre qu’ils sont exigeants ces migrants de vouloir manger Halal, ce n’est pas comme si leur religion leur imposait cela. Ah bin si en fait… Respecter la culture d’autrui ce n’est pourtant pas compliqué. Liberté, égalité, fraternité, telle est la devise de la France, alors autant l’appliquer et éviter de se noyer dans un verre d’eau avec un titre pareil. Sans parler de ce sous-titre avec une prise de parti évidente (preuve, s’il en faut encore, que ce n’est pas un site d’information contrairement à ce que sa présentation peut laisser croire).

On ne vous en dit pas plus, à vous de prendre cet article comme il vous plaira. Libre à vous d’en tirer les conclusions que vous voudrez. Nous ne sommes pas là pour imposer notre vision, juste pour (dé)montrer des faits. Nous vivons en démocratie (jusqu'à preuve du contraire) donc chacun est libre de penser ce qu'il veut